L’idée d’un coquelicot blanc a commencé à germer en Angleterre en 1926. Le coquelicot rouge était porté depuis 1921 à la mémoire des soldats morts à la guerre de 1914-18. Les fonds recueillis par la vente de ces coquelicots allaient au “Haig Fund” qui venait en aide aux vétérans et à leur famille.
Le mouvement pacifiste “No more War Movement” voulait remplacer les mots “Haig Fund” au centre du coquelicot par “No more War” (Jamais plus la guerre). Devant l’échec de cette proposition, la décision a été prise de créer une fleur différente.
En 1933, une coopérative qui oeuvrait pour le statut de la femme, le “Co-operative Women’s Guild”, commença à produire des coquelicots blancs. Le coquelicot blanc se présentait non pas comme une insulte au coquelicot rouge, plusieurs des femmes de ce mouvement ayant perdu un membre de leur famille à la guerre, mais plutôt comme un défi aux courants militaristes de l’époque. L’année suivante, le mouvement pacifiste nouvellement formé, le “Peace Pledge Union” s’est joint à la coopérative et ce sont eux qui prendront en charge la production et la vente des coquelicots blancs.
Au Canada, la campagne des coquelicots blancs prend son essor en 1998, suite à la publication d’un article dans le bulletin d’information de Conscience Canada, le mouvement des objecteurs de conscience à l’impôt militaire. L’année suivante, un dépliant d’appui à la campagne des coquelicots blancs a circulé parmi des groupes actifs pour la paix dans différentes régions du pays. Un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, Frank Knelman, expliquait à cette époque, qu’il voulait non seulement se souvenir de ceux qui ont combattu et souffert comme soldats, mais qu’il voulait consacrer ses énergies à prévenir la guerre et à mettre fin au militarisme. Je veux me souvenir que 95 % des victimes dans les guerres modernes sont des civils disait-il. Bruna Nota, une militante de Conscience Canada, espère que la tradition du coquelicot blanc nous amènera à une nouvelle façon de concevoir la sécurité. Nous sommes comme les gens qui fondaient leur science sur la fausse prémisse que la terre est plate. Nous agissons avec la fausse prémisse que notre sécurité est garantie par les forces militaires et la préparation à la guerre. Dans les faits, seul un juste partage de toutes les ressources peut mener à la sécurité de nos communautés. La regrettée Dr Rosalie Bertell, femme de science et militante pour la paix, soulignait Nos gouvernements sont “accros ” à la violence comme manière de résoudre les problèmes internationaux .
En 2012, nous portons le coquelicot blanc en souvenir de toutes les victimes de la guerre, victimes militaires, victimes civiles, personnes mortes, personnes blessées, personnes réfugiées.
En 2012, nous portons le coquelicot blanc pour faire Échec à la guerre.