par Dominique Boisvert
Au moment où le gouvernement Harper (comme il souhaite se faire appeler) impose au Canada un virage à 180° sur à peu près toutes les valeurs fondamentales qui ont animé la construction de ce pays (acceptation de la torture, augmentation des sentences et des prisons, abolition du registre des armes à feu, dépenses militaires sans précédent, valorisation des guerres de notre histoire, abolition du financement des partis politiques, reniement de nos engagements internationaux dans la lutte contre les changements climatiques, etc.), l’objection de conscience est plus nécessaire que jamais.
Et comme plusieurs des dépenses gouvernementales fédérales sont non seulement acceptables mais nécessaires, l’objection de conscience fiscale (le refus de payer certains impôts) doit se concentrer sur les dépenses les plus inacceptables de ce gouvernement : les dépenses destinées à la guerre, à sa préparation et à la promotion d’une culture militariste contraire à l’histoire de notre pays.
L’objection de conscience a une longue histoire au Canada : elle remonte aussi loin que 1793 avec la Loi de la milice adoptée par le Haut-Canada. L’objection de conscience fiscale, c’est-à-dire le refus de payer les impôts militaires, est presque aussi ancienne et trouve sa première reconnaissance par les autorités dès 1849. Toutes deux ont également été reconnues par le Canada, tant durant la première que la seconde Guerre Mondiale.
Plus récemment, à partir de 1978, des Canadiens et Canadiennes ont refusé, pour des motifs de conscience ou de principes, de payer la partie militaire de leurs impôts et demandé au gouvernement fédéral de respecter leur droit à la liberté de conscience, garanti dans la Charte canadienne des droits et libertés, en mettant sur pied un mécanisme leur permettant de payer la totalité de leurs impôts sans pour autant financer la guerre ou sa préparation. Pour cela, ils ont mis sur pied Conscience Canada et un Fonds pour la paix dans lequel ils versent en fiducie, d’ici la mise sur pied d’un mécanisme gouvernemental, la part militaire de leurs impôts.
Nous invitons donc tous nos concitoyens et concitoyennes à refuser de financer, par leurs impôts, la guerre, l’armée et la culture militariste que veut nettement privilégier le gouvernement Harper. Et pour le faire, il existe maintenant un moyen simple et ouvert à tous les contribuables (même ceux dont les impôts sont retenus à la source) : la Déclaration d’impôts pour la paix, que vous pouvez dorénavant signer soit en version électronique ou en version papier (www.consciencecanada.ca).
Pour plus d’informations : Maryse Azzaria (450) 831-4631
Dominique Boisvert (514) 376-8047
Jan Slakov (250) 537-5251